L’idée du projet a débuté il y a près de 12 ans alors qu’un groupe de citoyens remarquait que les ainés de la région étaient confrontés à l’idée d’aller vivre dans des centres d’aînés privés trop chers pour leurs moyens ou dans des logements modiques offerts par l’office d’habitation. Pour leur venir en aide, le groupe promoteur a décidé de faciliter l’accès à du logement abordable et sécuritaire pour les ainés de la communauté en s’impliquant dans l’élaboration d’un projet coopératif. La formule coopérative est le meilleur des mondes entre le logement privé dispendieux et l’offre en logements sociaux des HLM. Le projet sous forme de coopérative permettra une implication active des occupants dans leur milieu de vie et impliquera une plus grande solidarité entre les membres tout en développant la participation citoyenne.
Le projet vise la construction d’une bâtisse giclée de 40 logements pour ainés comportant des appartements de 3½ et de 4½ pièces. L’immeuble est muni d’une cafétéria, d’une salle de loisirs attenante à la salle à manger, d’une salle de réunion, d’un bureau pour les classeurs sous clé avec un téléphone et un ordinateur, d’un stationnement et d’autres aménagements (jardin de fleurs, potager) que les membres décideront lors d’assemblées générales.
La Haute-Yamaska connaitra une augmentation de 87 % de sa population d’ainés d’ici 2031, 20 % de plus que la moyenne du Québec. (référence : Les Besoins en habitation des personnes ainées de la Montérégie Est 2015, p 18). Et cette population a tendance à avoir des revenus inférieurs à la moyenne québécoise. Cette situation devient même un frein à l’accès à des logements de qualité pour les femmes ainées en Montérégie qui ont un revenu médian de 10 000 $ inférieur à celui des hommes (Les Besoins en habitation des personnes ainées de la Montérégie Est, 2015, p 21).
22 % des personnes âgées de la MRC de la haute-Yamaska dépensent 30 % ou plus de leur revenu afin de se loger. C’est le plus haut taux de la Montérégie (Les Besoins en habitation des personnes ainées de la Montérégie Est 2015, p 33). L’OMH a présentement une liste d’attente de plusieurs centaines de noms, dont près de 70 personnes de 65 ans et plus.
C’est dans ce contexte que la coopérative de solidarité la Passerelle fournira à ses membres utilisateurs un milieu de vie épanouissant et des logements de qualité à prix abordable ainsi que d’autres services connexes (tel les repas) en fonction des besoins spécifiques de ceux-ci.
Le fonctionnement coopératif est un modèle de développement communautaire où les gens sont appelés à se prendre en mains. Chaque membre de la coopérative est appelé à occuper une fonction dans de la coopérative selon ses capacités et aptitudes. Cette implication dans le bon déroulement du milieu de vie de la coopérative procure à chacun des membres un véritable sentiment d’accomplissement où il se sent véritablement utile au sein de sa communauté. La dynamique qui sera créée dans le milieu de vie de la Passerelle permettra à la collectivité de résidents de se pourvoir, avec l’aide des membres de soutien, de services directs leur permettant d’avoir un milieu de vie taillé sur mesure sur leur réalité et leurs besoins spécifiques.
C’est un avantage précieux pour les proches de savoir que leurs parents et amis demeurent encore dans leur municipalité, entre bonnes mains, et que plus tard, ils pourront eux-mêmes devenir des membres-usagers. Rester dans leur milieu de vie le plus longtemps possible favorise leur bien-être.
En brisant l’isolement des personnes âgées nous améliorons de façon significative leur qualité de vie et leur santé. Le fait de fournir des repas de qualité améliore de beaucoup la nutrition des résidents et par le fait même leur santé. Une étude réalisée par l’organisation mondiale de la santé démontre que ce type d’organisation de milieu de vie où les résidents sont appelés à participer directement à l’organisation et à la réalisation des activités et services offerts se traduit par une plus grande longévité des participants et surtout par un meilleur état général de santé de ceux-ci.
La dynamique que créera le milieu de vie du projet incitera les résidents de la maison à participer d’avantage aux activités qui seront pensées et réalisées et fonction de leurs besoins et intérêts spécifiques. Les activités de loisirs seront pensées par un comité composé en grande partie par les résidents eux-mêmes.